Vote du Sénat : les socialistes reculent devant leur responsabilité
Quelques éléments d’analyse sur le vote sénatorial du vendredi 12 avril concernant le mariage homosexuel.
1 – Des membres du groupe UMP du Sénat ont tout fait pour que le vote sur ce texte n’intervienne pas pendant la nuit, presque « en douce » et que les sénateurs désireux de s’expliquer sur leur vote puissent le faire. Pour cette raison, la séance a repris vendredi matin à 9h00 et de nombreuses explications de vote ont pu être prononcées.
2 – En réalité, les socialistes, remarquablement et « courageusement » absents des débats pendant toute la semaine, voulaient faire passer ce texte à la va-vite, et ne pas avoir à exposer leurs divergences au grand jour.
3 – Toujours soucieux du même camouflage, le Président socialiste du Sénat a engagé beaucoup plus rapidement qu’à l’habitude les opérations de vote, ce qui n’a pas permis au groupe UMP de demander dans les temps le scrutin public, et le Sénat a ainsi voté à main levée.
4 – Cette affaire de scrutin public est moins anodine qu’il n’y paraît. D’abord parce que le vote à main levée n’est pas nominatif, contrairement au scrutin public. Ensuite, et à l’inverse, chaque sénateur pourra sans fin dire ce qu’il veut de sa propre présence ce matin en séance ou de son vote, personne ne pourra jamais le vérifier… Enfin, la véritable mesure du rapport de forces politiques est impossible, alors précisément que le débat au Sénat devait être l’occasion de faire l’état des lieux du débat sur ce point également.
5 – Les manœuvres socialistes n’empêchent pas que la question de savoir pourquoi le Groupe UMP n’a pas demandé dans les temps ce scrutin public. Des explications devront être fournies à ce propos.
Il n’en reste pas moins que sur un texte de cette importance, le peuple français aurait apprécié (c’est le moins qu’on puisse dire) de connaître la position personnelle des parlementaires au moment du vote sur cette question. Encore une manifestation de grave mépris de l’opinion publique. Et le Sénat n’en sort pas grandi, c’est le moins qu’on puisse en dire… De toutes façons, le groupe majoritaire du Sénat aurait dû assumer sa responsabilité politique sur ce sujet.
6 – La loi n’est pas encore votée. L’Assemblée nationale en est saisie ces jours-ci. Nous abordons ce texte avec la même énergie qu’au moment de la première lecture, déterminés à faire reculer la majorité sur ce texte.