Une rentrée politique difficile
4 sujets mobilisent le travail parlementaire en cette rentrée : la crise syrienne, la réforme des retraites, les impôts, les rythmes scolaires.
Ces quatre sujets s‘ajoutent à la crise persistante de l’emploi, et à l‘augmentation continue du nombre de demandeurs d’emploi dans notre pays, qui – malheureusement – bat chaque mois des records.
La crise en Syrie
Depuis le début des tensions graves de cet été, j’ai sans cesse milité contre une intervention militaire en Syrie. J’ai considéré que la diplomatie, et rien d’autre, devait venir à bout non seulement de la guerre civile mais aussi de l’usage et de la prolifération des armes chimiques.
J’ai considéré également qu’aucun élément ne pouvait nous décider à contrer le régime de Damas pour aider les fondamentalistes islamistes qui conduisent « les rebelles », ni l’inverse.
Je me réjouis que le Président russe Poutine ait permis à la communauté internationale de trouver cette voie diplomatique qui est la seule souhaitable.
Reste maintenant à détruire les armes chimiques des deux camps, à mettre fin à la guerre civile, et à protéger les minorités (principalement chrétiennes) dans ces régions, contre les fanatiques.
Malheureusement, tout cela se fera sans la France, que l’inexpérience du Président de la République a exclu des échanges finaux. (Pour lire positions des Présidents Obama et Poutine, cliquez ici Lettre de Vladimir POUTINE aux Américains).
Pas de réforme des retraites !
Le Gouvernement avait l’occasion de proposer une réforme courageuse des retraites, dans le droit fil de ce qui avait été engagé en 2003 et en 2010. Il me semble qu’en général, les Français étaient prêts à cette réforme ambitieuse. Nous étions prêts à entendre qu’il faudrait travailler plus longtemps et cotiser davantage pour que chacun soit assuré d’avoir une retraite équitable.
Il aurait fallu aussi porter la réflexion sur les conditions de travail, et sur les fameux « régimes spéciaux », largement considérés aujourd’hui comme injustifiés, pour ne pas dire injustes.
Le Gouvernement n’a rien fait de tout cela, et cette réforme ne permettra pas de consolider nos retraites comme il l’aurait fallu. Le débat parlementaire sur le projet de loi le montrera largement dans les semaines qui viennent.
Pas de « pause fiscale » !
Beaucoup d’Yvelinois ont voulu m’alerter directement sur les augmentations d’impôts qu’ils subissent – et qu’ils constatent d’ailleurs en recevant leur tiers prévisionnel ces jours-ci !
La notion de « pause fiscale » était déjà dangereuse eu égard à l’importance insupportable des prélèvements dans notre pays, qui empêchent la France de profiter de la reprise qui a profité partout en Europe.
Incapable de tenir sa promesse (une de plus !), le Président de la République et le Gouvernement ont présenté un projet de budget 2014 qui accroîtra de manière très lourde la ponction sur les porte-monnaies des ménages. J’ai considéré utile de vous communiquer le détail de ces argumentations :
– Augmentation de la TVA au 1er janvier 2014, augmentation est destinée à financer en partie le crédit d’impôt compétitivité et emploi. Elle prévoit le passage du normal de 19.6 à 20%, du taux intermédiaire de 7 à 10% et l’abaissement du taux réduit de 5.5 à 5%. Coût pour les ménages : 6,5 milliards d’euros.
– Augmentation de 0.3 point des cotisations retraite des salariés ainsi que la fiscalisation de la majoration de 10% des retraités ayant eu 3 enfants. Coût pour les ménages : 1.7 milliards d’euros.
– Abaissement du quotient familial de 2000 à 1500€ qui va pénaliser 1 million de foyers pour 1 milliard d’euros.
– Suppression de l’exonération fiscale concernant les assurances complémentaires santé qui bénéficie aux salariés sur la part abondée par l’entreprise qui va concerner 13 millions de Français pour un surcroît d’impôt de 1 milliard d’euros.
– Augmentation des droits de mutation à titre onéreux pour les départements (de 3.8 à 4.5%). Coût pour les ménages entre 500 millions et 1.3 milliards d’euros selon les décisions des Conseils Généraux.
– Augmentation des impôts locaux en raison de la baisse des dotations aux collectivités locales et de la réforme des rythmes scolaires.
Les rythmes scolaires
Conformément à ce que chacun savait, la mise en place, dans 22% seulement des communes de France, de la demi-journée supplémentaire de classe dans les écoles primaires est un fiasco.
Cette demi-journée et les heures supplémentaires d’activité périscolaires souhaitées par le Gouvernement, sont à la fois très onéreuses (entre 150€ et 200€ par an et par élève ! …), très difficiles à mettre en place (il faut trouver le personnel nécessaire …), et n’auront probablement pour les élèves qu’un intérêt pédagogique limité.
Dans notre région, l’immense majorité des communes a décidé d’attendre la rentrée scolaire de 2014 pour mettre en place ce dispositif.
Dans l’intervalle, nous travaillerons à son démantèlement, en étant conscients de la nécessité de réfléchir globalement à la question du temps passé à l’école pour les enfants.