Mes réponses au questionnaire du Figaro sur le Mariage Pour Tous
1/Souhaitez-vous autoriser deux personnes de même sexe résidant en France à se marier civilement ?
Non. Accorder le mariage à deux personnes de même sexe, c’est le dénaturer et le vider de son sens. Le mariage n’a pas vocation à officialiser l’amour, mais à pérenniser l’engagement d’un homme et d’une femme à fonder une famille, et à protéger le lien qui existe entre le père et l’enfant.
2/ Etes-vous en faveur d’«un contrat d’union civile» accordant les mêmes droits aux couples de même sexe qu’aux couples mariés, à l’exception de la filiation et de l’adoption ?
Non . Cette proposition avalise le principe d’une union institutionnalisée de personnes homosexuelles, et reconnaît de ce fait la légitimité du projet de loi socialiste. Je conteste dans le principe le bien-fondé politique de cette « alliance civile », dont je comprends par ailleurs les intentions. Mais, le Gouvernement n’a pas besoin d’une porte de sortie : il ne la cherche pas, et ne donne aucun signe dans ce sens.
3/Souhaitez-vous ouvrir aux couples de personnes de même sexe mariés le droit à l’adoption ?
Non. Le bien de l’enfant doit primer sur le désir d’enfant de ceux qui souhaiteraient être parents. Nous ne pouvons accepter l’instauration d’un droit des adultes à l’enfant, au détriment du droit de l’enfant. En effet, les partisans du mariage entre personnes de même sexe veulent l’égalité des droits des adultes en omettant celle des enfants, qui ont le droit d’être éduqués, dans l’altérité, non par de simples éducateurs, mais par des parents.
4/ Etes-vous en faveur de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens si le mariage des couples homosexuels était autorisé?
Non : La PMA est une technique médicale qui répond au problème de l’infertilité des couples homme-femme. Le rendre accessible à un couple de femmes, nous ferait changer de philosophie. Nous passerions d’une situation où la science lutte contre l’infertilité à une situation où elle est sommée de répondre à un désir d’enfant, qu’on érige en « droit ». C’est changer la nature, le sens, la finalité de la PMA. Il ne faudrait plus appeler cela PMA, car il ne s’agirait plus ni d’une assistance, ni d’un acte médical ! De plus, je refuse que l’on mette en place des lois consistant à faire naitre des enfants sans père ou sans mère.
5/ Etes-vous en faveur de la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), y compris pour les couples de même sexe si le mariage des couples homosexuels était autorisé ?
Non. Le risque d’instrumentalisation et de marchandisation de la personne est inhérent à la GPA. Comme l’a évoqué récemment un partisan de la GPA, la femme gestatrice deviendrait un « outil de production » qui ne fait que louer son utérus comme un ouvrier loue ses mains. Cette comparaison est profondément choquante puisqu’elle décrit le corps comme une « machine » et l’enfant peut alors être considéré comme une « marchandise ». La mise à disposition de l’utérus d’une femme au profit d’une autre bafoue les valeurs de dignité et de primauté de la personne humaine. Enfin, la problématique des risques physiques et médicaux pour la mère biologique et son enfant est également à prendre en compte. Dans l’hypothèse d’un éventuel contrat pour une GPA, devient-il caduc en cas de grossesses multiples, de prématurité de l’enfant, de grossesse mettant en danger la vie de la mère ? Conformément à l’article 16-3 du Code civil, le droit français ne tolère à cet égard les atteintes à l’intégrité physique au bénéfice d’autrui qu’à titre exceptionnel et pour des raisons d’ordre thérapeutique ».