Mariage homosexuel : le stratagème du Président de la République n’apporte rien mais admet l’essentiel !
32 parlementaires de l’Entente pour la famille ont souhaité cosigner mon communiqué de presse sur la déclaration de François Hollande devant les maires hier mardi 20 novembre (liste en bas du communiqué)
Le stratagème du Président de la République face aux maires n’apporte rien mais admet l’essentiel. Personne, et en particulier pas les maires, ne doit en être dupe !
En reconnaissant la possibilité d’une liberté de conscience pour les Maires face à la célébration de mariages homosexuels, le Président de la République voulait sans doute obtenir le silence des élus locaux, très remontés contre la perspective d’un tel mariage.
En réalité, la déclaration du Président relève d’un stratagème presque grossier : il n’a rien dit que les Maires ne soient d’ores et déjà capables d’organiser dans leur commune en respectant la loi actuelle, et n’a pas ouvert de perspective nouvelle. Cette déclaration était donc une opération destinée à calmer la salle, et pas davantage.
Mais il y a beaucoup plus : en reconnaissant la liberté de conscience sur le sujet, le Président de la République a clairement reconnu que le mariage homosexuel peut poser un problème moral justifiant le recours au respect de la conscience pour ne pas le célébrer. Cette reconnaissance indique que les interrogations profondes de nombreux acteurs de la société et des parlementaires sont fondées et légitimes : le mariage homosexuel est effectivement, en plus des problèmes juridiques qu’il pose, un problème moral et de civilisation.
Bien sûr, la question de l’objection de conscience des élus doit être ouverte, si jamais le débat vient au Parlement. Et personne ne peut être satisfait de cette déclaration du Président de la République : le fait que le Président vienne à son tour sur l’aspect moral de ce débat justifie que l’on prenne beaucoup plus de temps pour débattre en profondeur, et appelle en fait le retrait de ce texte.
Liste des cosignataires :
Véronique Besse, Député de la Vendée, Jean Bizet, Sénateur de la Manche, François-Noël Buffet, Sénateur du Rhône, Jean-Noël Cardou, Sénateur du Loiret, Dino Cinieri, Député de la Loire, Raymond Couderc, Sénateur de l’Hérault, Marie-Christine Dalloz, Député du Jura, Dominique de Legge, Sénateur d’Ille-et-Vilaine, Catherine Deroche, Sénatrice de Maine et Loire, Nicolas Dhuicq, Député de l’Aube, Jean-Pierre Door, Député du Loiret, Daniel Fasquelle, Député du Pas-de-Calais, Bernard Fournier, Sénateur de la Loire, Annie Genevard, Député du Doubs, Bernard Gérard, Député du Nord, Alain Gournac, Sénateur des Yvelines, Anne Grommerch, Député de la Moselle, Michel Heinrich, Député des Vosges, Michel Houel, Sénateur de Seine et Marne, Jacques Lamblin, Député de Meurthe-et-Moselle, Elisabeth Lamure, Sénateur du Rhône, Guillaume Larrivé, Député de l’Yonne, Geneviève Levy, Député du Var, Véronique Louwagie, Député de l’Orne, Colette Mélot, Sénatrice de Seine et Marne, Philippe Meunier, Député du Rhône, Dominique Nachury, Député du Rhône, Frédéric Reiss, Député du Bas-Rhin, François Rochebloine, Député de la Loire, Alain Suguenot, Député de la Côte-d’Or, Jean-Marie Tetart, Député des Yvelines, Philippe Vitel, Député du Var.
Effectivement, le Président de la République est plutôt une personne qui cherche à apaiser. Il est probable que l’emploi de l’expression « liberté de conscience » ait été trop rapide – il l’a d’ailleurs depuis reconnu – et visait à rappeler aux maires qu’ils avaient toujours la possibilité de déléguer.
N’empêche, la loi s’appliquera uniformément sur l’ensemble du territoire. Les maires qui ne voudront pas la faire respecter dans leur commune n’auront qu’à démissionner. Parce qu’on n’a jamais vu le premier magistrat d’une commune choisir les lois qui lui plaisent…