« La droite doit-elle voter pour la loi El Khomri ? » Retrouvez mon intervention dans l’émission Carrément Brunet
« La droite doit-elle voter pour la loi El Khomri ? »
J’intervenais ce lundi 29 février dans l’émission « Carrément Brunet » sur RMC. Retrouvez ci-dessous le podcast de l’émission.
« En France, nous sommes confrontés à un cadre général de travail qui ne fonctionne plus. Il y a 3 éléments que nous ne parvenons pas à modifier : le carcan des 35h, une législation du travail trop complexe, et un coût du travail rédhibitoire. Ce projet de loi ne change rien à ces trois aspects. Il ne servira donc à rien.
De plus, les 61 articles du code en préambule du projet de loi sont d’une grande fragilité juridique et mettent en danger les entreprises. Par exemple, l’un de ces articles stipule que le principe d’égalité s’applique dans l’entreprise. Qu’est ce que cela signifie ? Que le chef d’entreprise ne peut par exemple pas accorder de prime à l’un ou l’autre de ses salariés ? On est en train de créer un carcan autour des entreprises.
Je suis l’un des 11 parlementaires à avoir exercé une activité de chef d’entreprise, et je confirme que ce texte ne comportera de réelle réforme structurelle. Il est fragile pour les PME, le président de la CGPME François Asselin me l’a dit lui-même ; il fragilise les PME, il apporte une fausse flexibilité aux entreprises. Quand on voit la définition des conditions de licenciement économique, on se rend compte que c’est finalement plus encadré dans le texte de Mme El Kohmri que ça ne l’est pour l’instant. Il y a une forme de leurre ds ce texte là.
Il va falloir qu’un jour on se demande pourquoi, en France, il faut mettre 40 milliards de CICE ou verser 30 milliards d’allègements de charges pour faire diminuer le coût du travail. Si on fait un contrat unique, une suppression des allégements de charges, et qu’on engage la réforme de la durée du travail, je pense que l’on tiendra un texte utile. Je suis très favorable à l’économie de marché, je l’ai pratiquée moi même, je suis favorable à la liberté d’entreprendre et à la responsabilité individuelle, mais dans la tradition française, avec une action régulatrice de l’Etat. »