Asia Bibi : lettre à l’Ambassadeur du Pakistan en France
J’ai interpellé l’Ambassadeur du Pakistan en France afin qu’il demande grâce pour Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème, à Monsieur Mamnoon Hussain, Président de la République islamique du Pakistan
A l’attention de Son Excellence Monsieur Ghalib Iqbal
Ambassadeur du Pakistan en France
Excellence,
Comme vous le savez, le 16 octobre dernier, un tribunal pakistanais a rejeté l’appel d’Asia Bibi, une femme pakistanaise de confession chrétienne condamnée à la peine de mort par pendaison pour avoir, lors d’une dispute avec d’autres ouvrières agricoles en juin 2009, insulté le prophète Mahomet.
Lors de l’audience du 16 octobre, le tribunal a rejeté les arguments des avocats d’Asia Bibi faisant état de faux témoignages et de fabrication de fausses accusations. Ces avocats vont présenter un recours devant la Cour Suprême, dernière instance judiciaire au Pakistan, et je tiens à leur témoigner mon entier soutien dans ce combat.
Si la décision de la Cour suprême ne lève pas cette condamnation, le seul espoir d’Asia Bibi résidera dans une grâce présidentielle.
Si celle-ci n’était pas accordée, cette femme de 47 ans, mère de cinq enfants, serait donc la première femme à être condamnée pour blasphème au Pakistan.
Ce serait une dérive terrible, qui donnerait lieu à bien d’autres insupportables atteintes à la liberté d’expression et de conscience.
C’est pourquoi, en union avec des dizaines de milliers de mes concitoyens révoltés face à cette situation, je vous demande de relayer la demande de grâce adressée par l’association ACAT-FRANCE à Monsieur Mamnoon Hussain, Président de la République islamique du Pakistan, et de lui demander à votre tour d’amender ou d’abroger les lois sur le blasphème, en raison de leur utilisation discriminatoire et arbitraire.
Une telle infraction ne doit être en aucun cas passible de la peine capitale.
Dans l’attente de votre réponse, et dans l’espoir d’une réaction forte de votre part, je vous prie de recevoir, Excellence, l’expression de ma plus haute considération.
Jean-Frédéric Poisson