Affaire Anna : j’interroge M. Valls sur ce chantage à la naturalisation
Suite à l’affaire Anna, révélée par le Figaro, j’ai envoyé à Monsieur Valls la question ci-dessous. Je vous tiendrai informés de sa réponse.
« Monsieur Jean-Frédéric POISSON demande à Monsieur le Ministre de l’Intérieur des explications à propos d’un chantage à la naturalisation visiblement exercé par les forces de police sur une jeune étudiante russe.
Il apparaît que la Police a voulu tirer avantage de la participation d’une jeune étudiante russe aux manifestations organisées contre le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, en exerçant sur elle un authentique chantage à la naturalisation, dans le but d’obtenir des informations sur « La Manif pour Tous ».
La situation révélée ces jours derniers est grave à plusieurs points de vue. Premièrement, elle constitue une atteinte inacceptable au respect des droits fondamentaux des personnes, lorsqu’on les soumet à un tel chantage.
Deuxièmement, elle révèle une réelle duplicité dans les modalités d’attribution de la nationalité française à ceux qui la demandent, étant entendu qu’on semble faire moins de cas d’un certain nombre d’autres demandes de même nature.
Troisièmement, il est impossible d’imaginer que des officiers de police aient pu mettre en œuvre de telles pratiques sans en avoir reçu expressément la consigne.
Quatrièmement, elle révèle que le Gouvernement tend à considérer La Manif pour Tous comme un rassemblement à traiter de la même manière que des groupements criminels dangereux, ce qui n’a visiblement pas été le cas des groupuscules fascistes qui ont mis à sac le centre de Nantes au mois de février. Tout cela relève d’une pertinence politique éminemment discutable.
En conséquence, Monsieur Poisson demande à Monsieur le Ministre de l’Intérieur ce qu’il compte faire pour préserver toute personne de chantages de cette nature. Il lui demande également quelles consignes les officiers de police en charge de cette situation ont reçues de la part du Ministère. Il lui demande enfin de quelle manière il compte renforcer la surveillance des groupes effectivement dangereux pour la sécurité et l’ordre public, et laisser en paix ceux qui ne le sont pas. »