Je refuse que l’Église soit réduite à un statut de lobby ! Je voterai contre la loi Sapin II.
La loi Sapin II sur « la transparence et la lutte contre la corruption », soumise aujourd’hui au vote de l’Assemblée nationale, prévoit de créer un répertoire national des lobbyistes parmi lesquels figureraient les associations cultuelles.
Comment ne pas voir ici la preuve du zèle d’une gauche française laïciste qui cherche par tous les moyens à anéantir de la sphère publique la liberté d’expression religieuse ? Par un tour de passe-passe législatif et la manipulation des esprits dont la gauche a le secret, les représentants des cultes seraient réduit à n’être finalement que des agents défendant des intérêts particuliers, ce qui revient à les désigner comme des lobbies.
C’est ainsi que ce projet de loi glisse les organisations cultuelles aux côtés de celles défendant les intérêts de l’industrie du tabac ou de l’armement par exemple. Une des conséquences pratiques serait que l’Eglise et les autres associations cultuelles seraient tenues comme tout lobbyiste de transmettre chaque année à l’administration le bilan de leurs activités de «lobbying» ! La manoeuvre est tout simplement là encore d’une hypocrisie sans nom.
Après avoir été dans l’obligation de réaffirmer avec force ce que le bon sens n’aurait jamais remis en cause, l’altérité femme-homme dans le mariage et la filiation, voilà qu’il nous faut nous mobiliser contre cette attaque idéologique qui veut réduire l’Église à un statut de représentant d’intérêts particuliers. Quel scandale ! L’expression respectueuse des religions doit être et rester publique parce qu’elle est universelle. Elle s’adresse à tous et vient entre autres nourrir toute réflexion tournée vers le bien commun.
Au moment, où notre pays connaît de graves tensions politiques et religieuses, un tel affront symbolique à l’encontre des religions est inacceptable car source d’un surcroît de radicalisation et donc destructeur de la paix sociale déjà si fragilisée.
J’appelle mes collègues sénateurs à retirer du champ de cet article les représentants des religions. Quant à moi, et sans attendre, je voterai donc contre ce projet de loi.