Réaction à la conférence de presse de François Hollande
« Les vols de reconnaissance et les éventuelles frappes aériennes en Syrie sont une réponse tardive et inefficace, il faut assécher les ressources de Daesch et prévoir une opération militaire globale dans le cadre d’une coalition élargie à la Russie et à l’Iran sans exclure d’intervenir au sol»
L’urgence en Syrie, cœur du conflit au Moyen-Orient, consiste à se donner tous les moyens d’empêcher l’Etat Islamique de progresser et de répandre la terreur et le sang. Je continue à ne pas comprendre l’obstination du Président de la République à vouloir acter le départ du président syrien comme un préalable à une action énergique contre Daech.
François Hollande argue de ce que les attentats terroristes fomentés contre la France seraient commandités depuis la Syrie pour justifier des vols de reconnaissance au dessus du territoire syrien avant d’éventuelles frappes aériennes. Cette prise ce conscience et cette inflexion des missions de l’armée française, est tardive et insuffisante.
Avec cette annonce nous sommes dans le discours pour ne pas dire dans la gesticulation. Dans un pays détruit à 80%, il ne faut pas s’attendre à pouvoir observer sur le sol Syrien des centres névralgiques de décisions ou des postes de commandement dûment constitués. Dans ce chaos, l’organisation Daech est une hydre, volatile, ultra réactive qui n’hésite pas à s’abriter derrière les populations civiles pour se protéger contre les frappes aériennes. Nous avons le devoir d’apporter une réponse militaire et diplomatique dimensionnée dans le cadre d’une coopération active avec la Russie et l’Iran pour mettre fin à la présence des barbares de Daech sur le sol syrien.
Il convient, en outre, d’assécher leurs ressources financières, à cet égard, j’espère obtenir rapidement une réponse de l’Assemblée nationale à ma demande d’enquête parlementaire concernant le financement de Daech, signée déjà par plus de 140 députés.
Il est encore bien tard pour se rendre compte que la vraie solution à la situation insupportable vécue par les migrants se trouve dans l’organisation de camps de réfugiés, non pas en Europe, mais dans les pays de transit comme la Lybie ou la Jordanie où les passeurs attirent ceux qui fuient leurs pays. Je veux rappeler ici que le Gouvernement Français refuse, jusqu’ici, de travailler avec Tripoli, sur ce sujet. Je me suis rendu dans la capitale libyenne cet été et les Libyens sont prêts à organiser ce type de camps.
De la même manière, il me semble indispensable que la France use de son influence pour solliciter de la part des monarchies pétrolières l’organisation et l’accueil des migrants qui sont en train de fuir leurs pays au Moyen Orient. La proposition de François Hollande qui consiste à vouloir rendre l’accueil des réfugiés permanent et obligatoire est surréaliste et me semble tout dire de son incapacité à espérer trouver une solution réaliste et efficace dans les mois qui viennent. Le droit d’asile est inaliénable. Toutefois, la responsabilité de l’Europe ne consiste pas à accueillir systématiquement tous ceux qui viendront sur son sol ni à regarder cet état de fait comme une fatalité. Elle consiste d’abord à leur permettre de vivre dans leur propre pays, à accueillir dignement ceux qui sont déjà ici, et à rappeler à tous les pays moyen-orientaux le poids de leurs responsabilités dans cette situation.
Dans ce sens, je déposerai dans les heures qui viennent une proposition de résolution sollicitant les pays du Golfe pour l’organisation de camps de réfugiés.