Revenus agricoles 2014 – Question écrite au Ministre de l’agriculture.
M. Jean-Frédéric Poisson attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur les résultats économiques des exploitations agricoles pour l’année 2013, publiés par le ministère en décembre 2014.
Dans ce document, le ministère indique que « les résultats des exploitations spécialisées en céréales et oléo-protéagineux (COP) diminuent fortement en 2013, suite au repli marqué des prix et à des rendements en baisse pour l’orge, le maïs, le colza et le tournesol. Le résultat courant avant impôt (RCAI) par actif non salarié s’établit à 18 600€. Il est trois fois inférieur à celui, exceptionnellement élevé, de 2012 et 40 % inférieur au résultat moyen observé sur la période 2000-2012. » Quant aux revenus prévisionnels 2014, ils baisseraient de 44% par rapport à 2013 pour atteindre 11 500€, soit moins de 1000€ par mois par exploitation, un résultat inférieur de moitié comparé à la moyenne des exploitations françaises.
Face à cette situation pour le moins inquiétante, les Présidents de la FDSEA, de la Chambre d’Agriculture et de Jeunes Agriculteurs Ile-de-France ont émis de nombreuses mises en garde vis-à-vis du Gouvernement dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune, mises en garde dont il ne semble pas avoir tenu compte.
Aujourd’hui, la PAC 2014-2020 est entérinée et ses conséquences se font sentir sur les aides allouées aux producteurs de grandes cultures : -9% en 2014, -15% en 2015, et -30% en moyenne à l’horizon 2019. Les craintes d’années noires à répétition pour les exploitations franciliennes sont donc confirmées, sans oublier la condamnation de certaines d’entre elles, rendues vulnérables en l’absence de filet de sécurité, autrefois assuré par les aides de la Politique agricole commune.
Dans la France de 2014, où un exploitant agricole se suicide tous les deux jours, et où le taux de suicide des paysans de 45 à 64 ans est supérieur de 40 % à la moyenne, il est urgent d’agir en faveur de nos agriculteurs.
Elu d’une circonscription en grande partie rurale et particulièrement préoccupé par le sujet, Monsieur Jean-Frédéric Poisson souhaite savoir comment M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement compte agir face à cette situation et ce qu’il compte mettre en œuvre afin de protéger le devenir des exploitations agricoles et des agriculteurs de France.