Recherche sur l’embryon : mon intervention à l’Assemblée
Retrouvez ci-dessous, en vidéo, mon intervention à la tribune de l’Assemblée nationale lors de la discussion générale sur la proposition de loi visant à autoriser la recherche sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires humaines. Pour voir la version écrite, cliquez ici.
J’ai relevé au cours de cette intervention trois grands problèmes :
Un problème juridique : conformément à l’article L. 1412-1-1 du code de la santé publique, il eut fallu convoquer des états généraux afin de mener un débat public digne de ce nom, comme cela devrait être le cas pour tout projet de réforme sur les problèmes éthiques.
Un problème scientifique : d’une part, il était désormais possible de mener des recherches via les cellules iPS qui ne posent aucun problème éthique, et d’autre part, jusqu’à aujourd’hui, aucune recherche menée sur l’embryon n’a jamais permis d’obtenir un quelconque résultat sur le plan thérapeutique.
Un problème philosophique : depuis la décision constitutionnelle de 1994, l’embryon humain n’est considéré ni comme une personne, ni comme une chose, c’est donc une ambiguïté qui empêche de réfléchir et de débattre sereinement quant à la manière dont il convient de le traiter.
En outre, j’ai soulevé la question des intérêts financiers : dans la mesure où la recherche sur l’embryon coûte beaucoup moins cher que la recherche sur les cellules iPS, on est en droit de s’interroger sur la véritable raison fondamentale de ce projet de loi…
La majorité est-elle prête à favoriser un surcroit imaginaire de compétitivité scientifique au détriment de l’éthique ?