Un député UMP dépose… 280 amendements
Obstruction parlementaire ? «Il n’y a pas non plus de quoi sauter au plafond et hurler au scandale», réplique le député PCD-UMP des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson, qui relève que l’on a de toute façon «jamais entendu la majorité dire que l’opposition n’avait pas déposé assez d’amendements». Selon lui, la démarche de l’opposition est à la hauteur de l’enjeu… : «Nous prenons à la lettre la garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui a parlé d’un changement de civilisation», explique-t-il au parisien.fr. A lui tout seul, Jean-Frédéric Poisson a déposé 280 amendements, nous confie-t-il. Il certifie les avoir écrits lui-même ou au moins avoir validé ceux qui ont été rédigés par ses collaborateurs. «Le groupe UMP a envoyé à ses parlermentaires un mail avec les amendements et leur demandant de les déposer en leur noms propres, assure Jean-Jacques Urvoas au Lab d’Europe 1. On ne vantera jamais assez les mérites de l’informatique dans la multiplication des amendements.» Oui, le copier-coller existe, reconnaît Jean-Frédéric Poisson, mais cela se justifie selon lui car un député doit avoir déposer l’amendement en son nom propre s’il veut pouvoir en parler dans l’hémicycle. Déposer une avalanche d’amendements et exiger la discussion de chacun d’eux devant constitue une technique bien connue pour les projets de loi les plus discutés. Et si le nombre de 5000 peut paraître important, il ne constitue pas un record. Loin de là. En septembre 2006, par exemple, l’opposition de gauche avait déposé plus de… 130 000 amendements dans le cadre du projet de loi prévoyant la privatisation de Gaz de France. C’est «le seul instrument pour attirer l’attention de l’opinion publique sur quelque chose qui pourrait être irréversible», déclarait le premier secrétaire du PS d’alors, un certain François Hollande… www.leparisien.fr
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